Alim le Tanneur
Delcourt
Scénario : Lupano
Dessins : Augustin
Couleurs : Penloup
Il y a des années de cela, Jésameth eût un rêve : de l’autre côté des flots, se trouvait l’île des Dieux. Pour plaider devant eux la cause des hommes, il décida d’affronter seul la colère du Grand Océan. Avant d’entreprendre ce voyage, ses pairs lui ont offert un heaume, un torque ainsi qu’une épée. Après un voyage périlleux où il du affronter des centaines de sirènes tueuses, il tînt le regard des Dieux et leur porta un message : les hommes souffraient depuis que les dieux les avaient oubliés. De simple messager, Jésameth devînt l’égal des Dieux.
Alim et sa fille Bul sont des hors-castes. Autrement dit, ils ne sont pas grand chose. Tanneur de profession, son quotidien est le dépeçage des sirènes tueuses qui viennent s’échouer sur les plages de la cité impériale pour ensuite revendre des pièces de cuir sur le marché. Alors que les festivités à la gloire de Jésameth approchent, le destin choisit le plus modeste des hommes, Alim, pour lui livrer le plus grand des secrets. Dans les entrailles d’une sirène, il découvre les atours de Jésameth.
Le premier tome (le Secret des Eaux) met en place les personnages. D’un côté, Alim vît dans le dénuement le plus total et pourtant il connaît la vérité. D’un autre côté, les hommes de foi vivent dans le luxe, imposent leurs lois mais sont dans le faux. Au nom de la religion, bien des méfaits peuvent être commis. Accompagné de sa fille et de son beau-père, Pépé, Alim s’enfuit de la cité impériale alors que sa tête est mise à prix.
L’histoire se durcit dans le second tome (le Vent de l’Exil). Les décors se veulent plus froids. Les hors-castes sont chassés dans et à l’extérieur du pays. Quiconque ne croit pas en Jésameth est un hérétique et à ce titre ne mérite pas de vivre. Torq Djihid, est envoyé avec son armée pour imposer la volonté du sauveur des hommes pendant qu’Alim et ses proches découvrent un peuple qui vit dans les airs sur d’étranges vaisseaux.
Le troisième et avant dernier tome de la série (la Terre du Prophète pâle), voit Alim se réveiller seul et être capturé par un étrange personnage. Au fil de rencontres il se retrouve sur le chemin de Torq Djihid et s’aperçoit, si le besoin en était, que tout ce qu’on lui a inculqué est faux.
Sublimé par le crayon de Virginie Augustin, Alim le Tanneur est un pur joyaux. L’histoire est pourtant classique : tuer au nom de la religion et la théorie de l’imposture par les initiés mais la magie opère.